Des Femmes et des Hommes Qui Lisent autour d’ Abnousse Shalmani
Biographie
Née à Téhéran en 1977, elle s’exile avec sa famille à Paris en 1985, à la suite de la révolution islamique. Diplômée d’Histoire et de Lettres modernes, Abnousse Shalmani a d’abord emprunté la voie du journalisme, puis de la production et de la réalisation de films, avant de revenir à sa première passion, la littérature.
Elle a mené une carrière médiatique diversifiée en tant que chroniqueuse internationale pour LCI – La Chaîne Info depuis août 2020, L’Express depuis janvier 2020, et pour ARTE depuis février 2016. Parallèlement, elle développe son œuvre littéraire avec plusieurs ouvrages remarqués publiés chez Grasset depuis 2014, notamment « Khomeiny, Sade et moi »(2014), « Les exilés meurent aussi d’amour » (2018), et « Éloge du métèque » (2019).
Depuis 2023, elle préside le jury du Prix de la Laïcité, fonction qui témoigne de son engagement en faveur des valeurs républicaines et de la défense de la laïcité.
En 2024, Abnousse Shalmani connaît une reconnaissance littéraire majeure avec son roman « J’ai péché, péché dans le plaisir », qui lui vaut le Prix Simone Veil 2024 et le Prix Gisèle Halimi 2024.

Retour sur une rencontre inspirante avec Abnousse Shalmani à l’Institut Aspen France le 10 juillet pour une séance « Des femmes et des hommes qui lisent ». Un témoignage vibrant sur la puissance de la littérature, l’exil et la liberté.
𝗟𝗮 𝗹𝗲𝗰𝘁𝘂𝗿𝗲, 𝘀𝗼𝗰𝗹𝗲 𝗳𝗼𝗻𝗱𝗮𝘁𝗲𝘂𝗿 𝗲𝘁 𝗺𝗼𝘁𝗲𝘂𝗿 𝗱𝗲 𝘀𝘂𝗿𝘃𝗶𝗲
Dès l’enfance, la lecture, encouragée par un père passionné, devient un espace de partage, de curiosité et d’apprentissage, avec des classiques comme Les Misérables ou Thérèse Raquin.
𝗟’𝗲𝘅𝗶𝗹, 𝗲𝘅𝗽𝗲́𝗿𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗰𝗲𝗻𝘁𝗿𝗮𝗹𝗲 𝗲𝘁 𝗿𝗶𝗰𝗵𝗲𝘀𝘀𝗲 𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁𝗶𝘁𝗮𝗶𝗿𝗲
L’exil, loin d’être une simple perte, forge une identité hybride et créative. La figure du métèque, celui qui vit là où il n’est pas né, incarne cette capacité à voir ce que les autres ne voient pas. Références majeures : Colette, Jack London, Le chevalier de Saint George, Romain Gary, Joseph Kessel.
𝗟𝗶𝗯𝗲𝗿𝘁𝗲́, 𝗰𝗼𝗿𝗽𝘀 𝗲𝘁 𝘁𝗿𝗮𝗻𝘀𝗴𝗿𝗲𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻
La quête de liberté passe par l’émancipation du corps et de l’esprit. Parmi les influences évoquées lors de cette rencontre : Sade, un abîme, Victor Hugo, Madonna, Annie Lebrun, la littérature libertine, les Lumières et la Révolution française.
𝗨𝗻 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗲 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗲𝗺𝗽𝗼𝗿𝗮𝗶𝗻 𝗲𝗻 𝗺𝗮𝗻𝗾𝘂𝗲 𝗱’𝗮𝘂𝗱𝗮𝗰𝗲 ?
La création contemporaine souffre d’un manque d’audace et d’un excès d’autocensure. Cette retenue freine la capacité à penser autrement et à dépasser les limites imposées. Retrouver la force de pousser les portes est indispensable pour renouveler la littérature et la pensée.
𝗤𝘂𝗲𝗹𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗿𝗲𝗰𝗼𝗺𝗺𝗮𝗻𝗱𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗹𝗶𝘁𝘁𝗲́𝗿𝗮𝗶𝗿𝗲𝘀 :
- Thérèse philosophe de Jean-Baptiste Boyer d’Argens
- Martin Eden de Jack London
- Le retour du malheur de Joseph Kessel
- Haute folie d’Antoine Wauters
- La peau dure de Vanessa Schneider
Ce dernier événement de la saison de l’Institut Aspen France fut un moment fort, rappelant combien la littérature reste un levier d’émancipation, de révolte et d’ouverture. Merci à Guillaume Pfister pour la modération de cet échange.
Anne-Gabrielle Heilbronner, Présidente de l’Institut Aspen France, et toute l’équipe espèrent vous retrouver nombreux à la rentrée pour poursuivre ensemble ces échanges enrichissants !