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22/03/2022 | Belles Feuilles

Morale vs Économie : sommes-nous prêts à payer le prix pour faire triompher nos valeurs?

Augustin LANDIER

Économiste français

 

Augustin Landier est agrégé de mathématiques de l’ENS-Ulm. Il obtient un DEA en philosophie à l’Université Paris I ainsi qu’un DEA en économie à l’EHESS. En 2002, il devient docteur en économie du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Augustin Landier débute une carrière internationale de professeur en 2004 à New York University et à l’Université de Chicago. Après avoir occupé un poste de chercheur au Fonds Monétaire International (FMI) en 2009, il reprend sa vocation d’enseignant en 2013 à Princeton puis à la Harvard Business School. Professeur des universités à partir de 2010 et enseignant à Toulouse School of Economics, il dispense actuellement des cours de finance à HEC. En parallèle de ces activités universitaires, il intègre de 2010 à 2012 le Conseil d’Analyse Économique, organe de conseil auprès du Premier Ministre français. 

David Thesmar est diplômé de l’École polytechnique et de la London School of Economics. Il soutient une thèse intitulée « Organization Change and the Rise in Uncertainty » à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) en 2000. Il est successivement chercheur au Centre de recherche en économie et statistique (Crest), puis à l’INSEE. Il enseigne l’économie à partir de 2002. Professeur de finance à HEC Paris de 2005 à 2016, il occupe par la suite le poste de Franco Modigliani Professor of Financial Economics au Massachussets Institute of Technology (MIT). Il est membre du Conseil d’Analyse Économique du Premier Ministre français de 2007 à 2014.

L’homme économique rationnel et maximisateur?  

Dans Le prix de nos valeurs, Augustin Landier et David Thesmar reviennent sur le postulat de l’Homa economicus, selon lequel la quête de l’être humain est de maximiser son plaisir en faisant triompher ses intérêt personnels, a prévalu pendant des siècles au sein de l’idéologie économique. Selon la même vision, ils affirment que la société est la somme d’individus purement rationnels et calculateurs. Une telle logique vise à renforcer l’efficacité économique. L’éthique est alors subordonnée à l’utilité et les valeurs perdent leur dimension absolue.

Le coût moral et éthique de l’efficacité économique

Les auteurs rappellent, lors de la discussion avec les membres d’Aspen, qu’il y a bien des contraintes entre efficacité économique et valeurs. L’altruisme, l’identité, l’équité, le souci de justice, l’attachement à la vérité, la dignité, ou la liberté sont autant de valeurs qui posent des limites à l’efficacité économique. L’approfondissement continu de la concurrence pure et parfaite a un coût moral éthique. Ils soulignent que l’ignorer “remet en cause notre cohésion sociale”. Ils expliquent que les dissensions croissantes entre choix économiques « raisonnables » des dirigeants et adhésion populaire en sont un symptôme. Les « oubliés » de la mondialisation « heureuse », sont ainsi passés au premier plan des préoccupations politiques avec la révolte des gilets jaunes. Les deux économistes spécialistes des politiques publiques résolvent cette équation apparemment impossible en “sondant les préférences” des gens. 

Comment définir les limites que l’on doit apporter à l’efficacité économique au nom du respect de certaines valeurs, d’une éthique ?

Pour aller plus loin …

Augustin LANDIER , David THESMAR 

Le prix de nos valeurs

(Flammarion, 2022)

En savoir plus sur l’auteur : Augustin Landier, David Thesmar

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