Pierre Cabaré, député français, auteur d’un rapport d’information sur l’espace en février 2022, a mis l’accent sur la pluralité et la diversité des enjeux de l’industrie spatiale dont le caractère stratégique est trop méconnu.

Pierre Cabaré est un député de la 1ere circonscription de la Haute-Garonne, il est membre de la Commission des Affaires étrangères, dont il est le rapporteur sur les textes relatifs à l’Asie centrale et préside le Groupe d’amitié France-Kazakhstan. Depuis février 2018, il co-préside le Groupe d’Études (GE) sur le secteur aéronautique et spatial. C’est dans ce cadre qu’il co-rédige avec Jean-Paul Lecoq un rapport d’information sur l’espace, déposé à l’Assemblée nationale le 3 février 2022.

L’arrivée d’acteurs privés américains tels que SpaceX ou Blue Origin s’est ressentie en 2021 avec une intensification de l’envoi de satellites en orbite. Cette “uberisation” du secteur spatial s’accompagne d’une démesure financière et capacitaire. Franchissant cette même année le seuil des 100 milliards de dollars de capitalisation boursière, SpaceX incarne les ambitions américaines et le décrochage d’autres acteurs publics si l’on compare le plan ‘France 2030’ qui n’est financé par l’État français qu’à hauteur de 1,5 milliard d’euros.

Cette nouvelle concurrence fait de l’Espace un secteur divisé entre coopération et tensions. La diplomatie scientifique représente une opportunité de renforcer les relations multilatérales via la coopération spatiale. Cette coopération européenne avait abouti à la mise en place de Galileo pour contrecarrer le GPS américain. Pour ne pas dépendre d’acteurs privés dans le futur, cette coopération doit se relancer sous l’impulsion de la France à l’heure de la PFUE. Mais en plus d’un financement trop faible, la guerre en Ukraine risque de retarder voire d’annuler certains projets européens à l’instar des lancements reportés d’Ariane 6 et de Vega C. Timidement l’Europe tente de s’émanciper du monopole des vaisseaux russes Soyouz.