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Le droit international peut-il sauver les fondements de la coopération internationale?

Yusuf ABDULQAWI

Juriste somalien

L’Institut Aspen France a reçu Abdulqawi Yusuf, juge et ancien président de la Cour Internationale de Justice, pour démontrer la pertinence de la notion de droit international aujourd’hui remis en question.

Abdulqawi Yusuf suit des études de droit à l’Université de Florence et l’Université nationale somalienne entre 1973 et 1977. En 1980, il obtient un doctorat en sciences politiques et droit international de l’institut de hautes études internationales et du développement de l’Université de Genève. Il a évolué comme conseiller lors de négociations multilatérales ou auprès d’organes multilatéraux divers : la commission océanographique de l’UNESCO, (2001-2009), le conseil et la conférence générale de l’ONUDI, (1994-2001) et la CNUCED, (1988-1994). En 2009 il devient juge à la Cour internationale de justice, dont il devient Président jusqu’en 2021.

Le droit international, garant de l’équilibre mondial ?

L’adoption de la Charte des Nations unies en 1945 a marqué un changement fondamental dans la manière dont les relations humaines et étatiques sont structurées. L’ancien modèle de coexistence des États, qui consistait en une simple juxtaposition de souverainetés, a été remplacé par le droit international. Celui-ci ne cesse de s’étendre pour englober des domaines de plus en plus vastes. Avant que le droit international ne soit clairement formulé, certains droits fondamentaux (l’autodétermination et la décolonisation) n’étaient reconnus que sur le plan politique et n’entraînaient donc pas de changements majeurs.

La Cour de Justice, une institution protectrice des droits fondamentaux

L’homme d’État et juriste romain Cicéron (106 – 43 av. J.-C.) disait : “en temps de guerre, le droit se tait”. Cette citation n’est plus valable aujourd’hui, grâce à la Charte des Nations unies. En effet, suite à l’agression russe, l’Ukraine a saisi la Cour de Justice et des mesures provisoires de protection ont été prises presque immédiatement. Dans une résolution adoptée en mars 2022, l’Assemblée générale a déclaré illégale l’invasion russe et, plus récemment, le procureur de la Cour a annoncé avoir déjà ouvert une enquête sur d’éventuels crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Ukraine.

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