Me Too, entre justice et justesse, chronique d’un féminisme en action
Caroline FOUREST
Dans son dernier essai, “Le vertige MeToo”, l’essayiste française, féministe de la première heure, examine sans complaisance le mouvement #Metoo et ausculte ses bienfaits comme ses dérives.
Caroline Fourest est essayiste, scénariste, réalisatrice et cofondatrice de la revue ProChoix (1997). Diplômée en sociologie et en histoire de l’EHESS, elle est également titulaire d’un DESS de communication politique obtenu à la Sorbonne. Elle débute dans le journalisme en 1994. En tant qu’ essayiste, elle a écrit de nombreux essais dont Génération offensée (traduit dans plusieurs pays), Tirs Croisés, Frère Tariq : le double discours de Tariq Ramadan, La tentation obscurantiste, Le choc des préjugés, La Dernière Utopie, Libres de le dire et Génie de la laÏcité. Ancienne collaboratrice de Charlie Hebdo, de 2004 à 2009, elle y a couvert l’actualité des intégrismes, les affaires liées au blasphème et l’affaire des caricatures; elle a tenu une chronique dans Marianne (2012-2022), Le Monde (2008-2012), France Inter, France Culture (2008-2016) et le Huffington Post. En tant que professeure, elle a dispensé un enseignement à Sciences Po sur la thématique “Multiculturalisme et Universalisme“
#MeeToo : entre émancipation et limites
En octobre 2017, un tweet lancé par Alyssa Milano, intitulée sobrement #MeToo, et qui dénonce les agissements des hommes envers elle durant sa carrière, fait trembler la planète médiatique. Rapidement, ce hashtag se propage et sera repris dans 85 pays. 7 ans plus tard, le constat est sans appel : cette révolution a porté ses fruits et mis la lumière sur la souffrance de milliers de victimes en brisant le “tabou de la dénonciation”, comme le souligne Caroline Fourest. Pour Caroline Fourest, engagée de longue date dans la lutte pour la reconnaissance des droits des femmes, il existe incontestablement un avant et un après #MeToo. Cependant, cette révolution contient également sa part d’ombre : derrière le miroir déformant d’un combat juste, de nombreux innocents ont été condamnés à la mort sociale injustement.
Le courage de la nuance
Bien que partisane, dans certains cas, de la pratique du “nommer pour faire honte”, Caroline Fourest dénonce le manque de nuances de certains apologètes du mouvement qui ont tendance à “tout mettre sur le même plan” et à pratiquer une forme “d’indignation à géométrie variable”. Pour elle, il convient, avant tout, de retrouver le “courage de la nuance” pour reprendre l’expression de Jean Birnbaum.
Pour aller plus loin
Caroline FOUREST
Le Vertige, MeToo