Dans son dernier essai, La Révolution obligée, l’essayiste David Djaïz invite l’Europe à mettre en œuvre une politique industrielle écologique viable et performante, et non plus à se contenter d’établir de plus en plus de contraintes.

David Djaïz naît en 1990 à Agen. Il grandit entre le Sud-Ouest et le Maroc, où il passe six ans entre 1999 et 2005. Ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (première place au concours d’admission en 2010), et de l’École nationale d’administration (ENA), promotion George-Orwell (2015-2016), David Djaïz est titulaire d’un master de philosophie politique de la Sorbonne, où il a conduit des recherches sur la genèse de la théorie politique moderne. Entre 2017 et 2020, il est Inspecteur des finances. En 2022, David Djaïz est nommé rapporteur général du Conseil national de la refondation, et intègre le cabinet de l’Élysée. Il quitte ses fonctions le 28 août 2022.

 David Djaïz est également essayiste. Il est l’auteur de La guerre civile n’aura pas lieu (Cerf, 2017), de Slow Démocratie (Allary Éditions, 2019), de Le nouveau modèle français (Allary Editions, 2021) et de La Révolution Obligée (2024).

Pour l’essayiste, qui a sillonné avec son co-auteur les Etats-Unis pour rassembler de la documentation, la particularité de la politique industrielle américaine, incarnée notamment par la Bipartisan Infrastructure Law, est qu’elle s’ancre dans les atavismes culturels et les besoins des territoires. Plutôt que de produire des normes et de contraindre, elle mise sur des projets efficaces, déjà performants, et fait revivre le mythe du travailleur américain, à travers la création de “good decent jobs”. De la même manière, la politique de planification chinoise, très avant-gardiste dans l’identification des métaux rares liés à la transition écologique, s’inscrit également dans un héritage culturel, “et permet de renforcer le contrôle social”, note David Djaïz.

Pour l’essayiste, qui reconnaît que le Green Deal européen permet de poser quelques fondations, l’Europe n’est pas en mesure de développer une véritable politique industrielle coordonnée en matière de transition écologique. L’Europe, telle qu’elle a été assemblée, est victime de son architecture et de son budget relativement réduit (390 milliards). Le dernier point souligné par l’essayiste concerne la crise de la vocation politique : les dirigeants politiques actuels, de moins en moins formés, sont-ils armés pour relever le défi “himalayesque” de la transition écologique?