Dans “La Tête, la Main et le Cœur”, le journaliste David Goodhart ne met pas une seule forme d’intelligence sur un piédestal. Au contraire, il invite ses lecteurs à comprendre et reconnaître toutes les formes de savoirs.

David Goodhart, né en 1956, est un journaliste, un commentateur ainsi qu’un auteur britannique. Il a fait ses études à Eton College et à l’Université de York, où il a obtenu un diplôme en histoire et en politique. Il a été correspondant pour le Financial Times pendant 12 ans. En 1995, il fonde Prospect, magazine britannique d’actualité britannique et en a été le rédacteur en chef jusqu’en 2010, puis est devenu rédacteur en chef adjoint. Par la suite, il est nommé directeur du think tank Demos, basé à Londres, avant de rejoindre le think tank Policy Exchange. Il a produit plusieurs documentaires radiophoniques pour la BBC et a fréquemment écrit pour The Guardian, The Independent et The Times. Il est désormais chef de l’unité Démographie, immigration et intégration de Policy Exchange et directeur du site Internet Integration Hub.

Dans “La tête, la main et le Coeur : la lutte pour la dignité et le statut social au XXIème siècle” publié aux éditions Les arènes en 2020. David Goodhart interroge les choix de nos sociétés occidentales qui nous ont mené à une hégémonie de « la Tête » au détriment de « la Main » et « du Cœur ». La “tête” désigne les professions cognitives, celles dont le pouvoir économique et le statut social n’ont cessé de croître dans les pays industrialisés. La “main” désigne les professions d’exécution, mal vues, mal rémunérées. Le “cœur”, représente les professions du soin, les infirmiers dans les hôpitaux ainsi que les “travailleurs de l’ombre” qui, dans les familles, s’occupent de leurs parents handicapés, malades ou affaiblis.

L’essayiste établit un contraste entre ceux qui accèdent à l’enseignement supérieur et qui se retrouvent dans des postes mal rémunérés, et l’autre moitié de la population qui ne fait pas partie de cette classe cognitive, et est écartée de tout prestige social par le caractère physique et non intellectualisé de leurs professions. Il insiste sur le fait qu’il est fondamental d’avoir des travailleurs qualifiés pour les métiers qu’ils exercent, tout en nous invitant à repenser la méritocratie, comme fondement de légitimité sociale. 

“Les travaux de « la Main » et « du Cœur » sont tout aussi difficiles que les travaux de « la Tête », ils doivent donc l’être tout aussi socialement reconnus et bien rémunérés” David Goodhart