Dans un contexte de recrudescence des conflits à l’échelle mondiale, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire de la France à l’ONU, a partagé avec les membres d’Aspen sa vision du multilatéralisme et de la coopération internationale.

Diplômé de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, le Général Trinquand participe à plusieurs opérations, au Liban, en ex-Yougoslavie et en Afrique. Il a une longue expérience des relations internationales, et fait partie des rares officiers diplômés à la fois des écoles militaires françaises et britanniques. Son expérience onusienne de plus de 25 ans, à la fois sur le terrain et à New-York, lui confère une véritable expertise de cette organisation. Le Général Trinquand préside un groupe de travail réunissant les pays francophones et le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et finalise le renforcement du bureau des affaires militaires du DOMP. De retour à Paris en 2008, il mène plusieurs missions dans des contextes français et européens. En 2010, il rejoint le groupe Marck en tant que Directeur des relations extérieures. Au titre de cette fonction, il est en charge des relations avec les organisations internationales et les gouvernements, français comme étrangers. En 2013, il met en place un groupement d’entreprises pour l’équipement de contingents déployés en opérations de maintien de la paix (OMP solutions). Le Général Trinquand intervient par ailleurs régulièrement sur différentes chaînes de radio et de télévision.

Après la chute du mur, l’historien américain Francis Fukuyama prédisait la “fin de l’Histoire”… Plus de 30 ans plus tard, force est de constater que nous sommes bien loin de cette situation. Le général Trinquand a rappelé les propos de Joe Biden : “Israël ne doit pas commettre les mêmes erreurs que nous en 2001”. En effet, il dénonce une réaction unilatérale d’Israël qui ne propose aucune solution politique. Le multilatéralisme est aujourd’hui moribond. Le général a également rappelé l’absence de réaction forte de la communauté internationale en 2014, quand la Russie a annexé la Crimée. L’administration onusienne a démontré encore une fois ses limites avec l’invastion de l’Ukraine, et reste inefficace pour mettre fin aux conflits et imaginer une solution politique durable. 

En effet, comme le souligne le général Trinquand, il y a plusieurs critiques du veto et de la composition du conseil de sécurité de l’ONU. Aucun pays Africain ou Sud américain n’est capable de trouver un leader pour les unifier, le Japon qui est premier donateur de l’ONU se voit refuser son adhésion par la Chine… Les BRICS, de plus en plus puissants sur la scène internationale, cherchent à porter une autre voix (même si des tensions perdurent entre les différents Etats-membres). Dominique Trinquand reste optimiste concernant la “fin de l’Histoire” et l’expansion de la démocratie dans le monde. Selon lui, il ne faut plus l’imposer mais la rendre attractive.