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4/04/2022 | Belles Feuilles

BlaBlaCar: les recettes d’un succès français

Frédéric MAZZELLA

Président de BlaBlaCar

 

Chef d’entreprise et co-fondateur de la plateforme de covoiturage BlaBlaCar.

Étudiant en physique en 1997 à l’École Normale Supérieure (ENS) puis en Master en informatique à l’université Stanford aux États-Unis jusqu’en 2002, Frédéric Mazzella rachète et développe en 2006 la plateforme covoiturage.fr, dédiée à la mise en relation de personnes souhaitant effectuer un covoiturage. En 2007, en parallèle de ses activités sur covoiturage.fr, il réalise un MBA à l’Institut européen d’administration des affaires (Insead). 

En 2013, la plateforme est renommée BlaBlaCar pour uniformiser son appellation à l’international : implantée originellement en France et progressivement en Europe (Espagne en 2009, Royaume-Uni en 2011, Benelux et Pologne en 2012), elle est aujourd’hui disponible dans une douzaine d’États-membres de l’Union Européenne, comme l’Allemagne, la Croatie et la Roumanie. Elle s’exporte aussi à d’autres États européens hors-UE (la Russie, la Serbie et l’Ukraine), et sur d’autres continents : en Asie avec une implantation en Inde, et en Amérique avec une branche mexicaine et une branche brésilienne. Avec 90 millions d’utilisateurs en février 2021, la plateforme est numéro 1 mondial dans ce domaine de service. 

Convaincu par l’expérience de BlaBlaCar, Frédéric Mazzella participe à un appel de relance de l’économie française via le modèle des start-up et des investisseurs entrepreneuriaux français expatriés, qu’il soutient en lançant en 2015 avec plusieurs autres chefs d’entreprises le mouvement « Reviens Léon, on innove à la maison ! ».

Le retard français face aux Etats-Unis

Par rapport aux États-Unis, la France a un grand retard. Elle ne compte que 25/27 licornes, là où les US en comptent plus de 650. Aujourd’hui, il faut réaliser un effort de rattrapage sur ce plan. 

On voit ainsi un nouveau type d’entrepreneur apparaître, qui a moins de coûts de risque ou de développement qu’auparavant. Aux US, l’écosystème est déjà à un stade de maturité différent, supérieur. L’ouvrage « Mission BlaBlaCar » n’aurait pas pu être publié, ou n’aurait pas été un succès, aux États-Unis. Le système français est encore en construction, loin du système américain. Il n’y a pas de pépinière française, contrairement à la Silicon Valley qui regroupe un grand nombre 

La France a besoin de changement

Selon Frédéric Mazzella, il y a deux problèmes majeurs au système français de startups : 

 – La « fermeture des systèmes » ou « les marchés par unifiés » : en fonction des secteurs observés, il n’existe pas de réels marchés unifiés, ce qui représente un première obstacle à l’épanouissement des startups européennes. 

 – Le « pavé de l’ours/de bonnes intentions » : dans un certain nombre de domaines (comme le RGPD) , l’État (ou Bruxelles) tente de soutenir ses entreprises, en prenant des mesures qui se révèlent finalement contreproductive et néfaste à la croissance des entreprises internationales. 

Ceci est d’autant plus important que le numérique est essentiellement une source de puissance grandissante. Les GAFA souvent décriées à l’international ne sont pas uniquement des outils de soft power potentiels : ils sont fondamentalement des outils de compréhension des pensées et dynamiques d’opinion de toutes les populations où les GAFA sont implantées.

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