Nouvelles normes sociales et morales : la culture est-elle attaquée?
Jean-Pierre JOUYET
Dans son dernier ouvrage, “Nos meilleures années : la jeunesse, les amis et la politique” (2023, Gallimard), Pierre Moscovici revient sur sa longue carrière politique et son engagement au service de l’Etat.
Jean-Pierre Jouyet, né le 13 février 1954 à Montreuil, est un haut fonctionnaire, avocat et homme politique français. Il est président d’honneur de l’Institut Aspen France. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris en 1976, il intègre l’ENA en 1978. Il y confonde avec François Hollande et Michel Sapin un syndicat visant à la réforme de l’ENA. À sa sortie d’école Jean-Pierre Jouyet intègre l’Inspection générale des finances. C’est le début d ‘une riche carrière dans la haute fonction publique. En 1991, il devient chef adjoint du cabinet de Jacques Delors, président de la Commission européenne, puis chef de cabinet de 1994 à 1995. Le 18 mai 2007, il devient secrétaire d’État chargé des Affaires européennes auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner, dans le gouvernement de François Fillon. Il est à la suite nommé la tête de l’Autorité des marchés financiers (AMF). En 2012, il est nommé directeur général de la Caisse des dépôts et consignations puis président de la Banque publique d’investissement (BPI). Le 9 avril 2014, il est nommé secrétaire général de la présidence de la République par François Hollande. Le 7 juin 2017, il est nommé ambassadeur de France au Royaume-Uni. Il est représentant permanent de la France auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) entre juin 2019, jusqu’à sa retraite en 2020.
Un Etat trop centralisé et incapable d’arriver à l’équilibre
Au cours de sa longue carrière politique, Jean-Pierre Jouyet a été témoin de plusieurs tentatives de réformer l’Etat. La dernière en date, et dont il avait été l’un des acteurs, est le “choc de simplification” qui avait été impulsé par Francois Hollande. Ce “choc” a finalement été un flop et rien ne s’est passé : l’Etat, trop lourd, et centralisé, n’a pas évolué vers plus de transversalité et de fluidité. Bien au contraire, nous assistons, impuissants, à une forme d’”inflation normative” (e.g. près de 400 000 normes régissent l’activité d’un maire en France). De plus, l’Etat français est en état de déficit chronique (la dernière fois où l’Etat était à l’équilibre remonte à 1975).
Des réformes qui ajoutent de la complexité
A l’image de la réforme territoriale de 2014, les différentes réformes visant à décentraliser et à donner plus de pouvoir aux territoires n’ont fait que rajouter des couches au mille-feuilles français… Pour Jean-Pierre Jouyet, il faut absolument réduire la taille des administrations et leur permettre, en évitant notamment les doublons central/local, de gagner en efficacité. Enfin, la réunion s’est conclue sur le constat partagé d’un manque de leadership naturel de la part des responsables politiques dont le niveau est en chute libre depuis quelques années.
Pour aller plus loin …
Jean-Pierre JOUYET
Est-ce bien nécessaire, Monsieur le Ministre
(Gallimard, 2023)
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