Le multilatéralisme en question

 

 

Laurence Boone a été nommée Directrice Pays de Santander Corporate & Investment Banking et Directrice Banque et Finance d’Entreprise France en septembre 2024. Elle possède une vaste expérience dans les secteurs privé et public, avec une solide formation en économie. Elle a occupé des postes de direction au sein de diverses institutions financières et autorités politiques telles que le gouvernement français ou l’OCDE. Elle a exercé les fonctions de Secrétaire d’État chargée des Affaires européennes de la République française de 2022 à 2024. Auparavant, elle a occupé le poste d’Économiste en chef et de Secrétaire générale adjointe de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) de 2018 à 2022.  En 2016, elle a rejoint le groupe AXA, où elle a exercé les fonctions d’Économiste en chef, Directrice mondiale des solutions clients multi-actifs et Directrice de la recherche jusqu’en 2018. De 2014 à 2016, elle a été Conseillère spéciale du Président de la République française, François Hollande, pour les affaires économiques et financières. Avant cela, elle a été Conseillère au Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre français de 2012 à 2014. En 2011, elle a rejoint Bank of America Merrill Lynch en tant que Responsable de la recherche économique européenne jusqu’en 2014. De 2004 à 2011, elle a occupé le poste d’Économiste en chef chez Barclays Capital.  Parallèlement, elle a été membre du Conseil d’administration de Kering pendant quatre ans, de 2010 à 2014. Elle est membre du Cercle des économistes et a enseigné dans plusieurs institutions, notamment à l’École polytechnique, à l’ENSAE, à Sciences Po Paris et à l’École normale supérieure. Laurence Boone est titulaire d’un doctorat en économétrie appliquée de la London Business School, ainsi que de plusieurs diplômes en économie et en modélisation. Elle a publié sur des sujets économiques majeurs, notamment la coordination des politiques économiques européennes et la crise financière européenne.

Dans un monde où le rapport de force semble avoir remplacé la coopération, quelle place reste-t-il pour le multilatéralisme ?

C’est à cette question qu’a répondu Laurence Boone, Directrice de Satander Corporate & Investment Banking, ancienne secrétaire d’Etat chargée de l’Europe et ancienne Cheffe économiste de l’OCDE, lors d’un rendez-vous géoéconomique, modéré par Christine Ockrent et organisé par l’Institut Aspen France, présidé par Anne-Gabrielle Heilbronner.

Un nouvel équilibre mondial se dessine : la logique du rapport de force s’impose dans un climat sino-américain tendu. Les échanges mondiaux progressent encore (+2,4 % après le Liberation Day d’avril), mais plus lentement que la croissance mondiale, signe d’interdépendances accrues.

La Chine avance vite et fort : croissance autour de 3,8 %, stratégie axée sur la production, l’innovation et la compétitivité-prix. En maîtrisant les terres rares, elle renforce son influence industrielle et technologique.

Les États-Unis redéfinissent leur puissance : dévaluation du dollar (~10 %) et montée des stablecoins encadrés par le Genius Act. Washington cherche à consolider la place du dollar tout en limitant les fragilités du système financier mondial.

L’Europe cherche son souffle : réussir la transition énergétique avec les industriels, protéger ses chaînes de valeur et retrouver un leadership collectif. Ressources et savoir-faire existent, mais une stratégie commune est nécessaire pour peser.

Vers un multilatéralisme réinventé : les accords bilatéraux et sectoriels – avec l’Inde, le MERCOSUR, le Vietnam ou le Japon – deviennent les moteurs d’une coopération plus pragmatique.

Un constat s’impose : le multilatéralisme ne disparaît pas, il se transforme. Pour compter, l’Europe doit conjuguer cohérence, volonté et ambition politique.

Un grand merci à AlixPartners pour son soutien.