12/11/2024 | Newsroom

Au cours d’un weekend particulièrement riche en discussions, la promotion 2024 des Young Leaders Engagés a réfléchi à la notion du risque, et assisté à des interventions de haut niveau de la part de dirigeants politiques et économiques de premier plan. 

Première séquence : valeur du risque et morale de l’engagement

 

Nous sommes à nouveau très fiers de réunir, pour cette sixième édition, une promotion de Young Leaders Engagés particulièrement riche, en termes de profils… et de points de vue. Pour cette première séquence d’échanges au Centre des Pensières de la Fondation Mérieux, les lauréats ont débattu de la valeur du risque. Le risque de se déconnecter d’abord, à travers l’exercice du séminaire socratique d’Aspen, et le risque de penser, de se différencier, ont résonné dans nos échanges.

Parfois, prendre un risque, c’est aussi choisir de rompre avec la pensée conventionnelle, comme le suggérait une lauréate. En fin de compte, peut-être que la véritable « pierre de touche de l’engagement”, pour reprendre l’expression du modérateur et directeur scientifique du programme Alain Graf, réside dans cette capacité à assumer un risque qui nous propulse hors de notre zone de confort, hors du champ du calcul purement rationnel.

Dîner avec Antoine Sire et Bénédicte Pansier 

Pour leur première soirée au Centre des Pensières, les Young Leaders Engagés 2024 ont eu l’honneur d’assister aux interventions inspirantes d’Antoine Sire, conseiller pour l’économie à impact et l’inclusion sociale de BNP Paribas, de Bénédicte Pansier, de Sandra Angèle, ainsi que d’Arnaud Favry, Directeur du programme des Young Leaders Engagés. 

 

Reconnu pour son parcours exceptionnel et son engagement de longue date dans le domaine de l’impact social, Antoine Sire a partagé sa vision d’une économie au service de la société, invitant les jeunes leaders à réfléchir aux leviers de transformation positive dans le secteur financier et au-delà. Bénédicte Pansier, aujourd’hui engagée auprès des Apprentis d’Auteuil, a également enrichi les échanges de sa perspective unique, illustrant son engagement passionné pour l’accompagnement des jeunes en difficulté et des familles en situation de précarité.

Deuxième séquence : gestion du risque et esprit d’entreprise

Le lendemain matin, reprise des travaux autour de la gestion du risque, avec une keynote de Jean-Luc Allavena, membre du Comité d’honneur d’Aspen, qui a créé ce programme en 2019 et d’Olivia Andrez, Membre du bureau exécutif, qui a partagé avec les lauréats sa vision de l’engagement, et notamment celui des femmes. Un mot du Ministre du Budget et des comptes publics, et Young Leader Engagé 2023, Laurent Saint-Martin, a également été diffusé. Au-delà de sa dimension technique, et des instruments utilisés pour réduire l’incertitude, la notion de risque soulève des questions éthiques et émotionnelles. Mesurer un risque permet-il de le maîtriser ? Peut-on réduire l’incertitude sans la comprendre dans ses dimensions humaines et sociales ?

 

Dans un monde où la data est omniprésente, la tentation de tout mesurer peut parfois conduire à l’immobilisme, comme si le simple fait de quantifier nous dispensait d’agir. Or, mesurer le risque sans agir, c’est une manière de rester dans une forme de paralysie décisionnelle. Cette séquence a été conclue par une intervention d’Anne-Gabrielle Heilbronner, nouvelle Présidente d’Aspen France, qui a indiqué combien l’engagement, et notamment celui des jeunes, était nécessaire dans une période critique pour le monde.

 

Intervention de Christine Ockrent

Pour Christine Ockrent, Vice-Présidente d’Aspen France, les élections américaines sont un scanner de la société américaine actuelle. Contrairement à la situation lors de son premier mandat en 2016, Donald Trump aura les mains libres. Pour la journaliste, le constat est sans appel : le parti démocrate a perdu toute capacité à s’adresser aux classes moyennes. En termes de communication, le parti démocrate n’a pas su s’adresser aux jeunes de manière aussi pertinente que le parti républicain (podcasts, réseaux sociaux).

 

A quoi ressemblera le second mandat ? Contrairement à la situation lors de son premier mandat en 2016, les chambres seront à la main du Président. La Cour Suprême compte désormais 6 juges conservateurs (sur 9). Le 47ème Président des États-Unis pourra compter sur le soutien d’une oligarchie du Big Tech qui accompagne une droite de plus en plus radicale (chrétienne et libertarienne). Enfin, pour l’Europe, les perspectives sont assez sombres ; Joe Biden sera-t-il le dernier représentant de la relation transatlantique ? 

 

Intervention de David Baverez

Pour l’essayiste et investisseur David Baverez, le piège de Thucydide est un concept à la fois pertinent et limité. Si la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis est indéniable, la coopération entre les deux puissances est plus forte que jamais. L’Europe, incapable de mettre en place une politique industrielle coordonnée, est la grande perdante de cette compétition mondiale. Pour David Baverez, si l’Europe veut survivre dans cet environnement de plus en plus à la solde de la “Chinamérique”, il est impératif d’appliquer les recommandations du récent rapport Draghi et de s’aligner, ensemble, et malgré nos différences, sur une “gouvernance de guerre”. Enfin, l’investisseur, basé aujourd’hui à Hong-Kong, a appelé les Young Leaders à être les moteurs de ce changement car : “La non-réforme est plus dangereuse que la réforme”. 

Troisième séquence : le courage en question

 

 

Les Young Leaders ont ensuite réfléchi, avec Alain Graf, à la notion de courage. Quelle différence entre courage physique et courage intellectuel ? Le courage consiste-t-il à vaincre ses émotions (la peur en premier lieu) ou plutôt à se laisser guider par elles ? Enfin, qui dit « courage » dit également « encourager » : comment manier avec finesse (pour reprendre un terme pascalien qui a été central dans la réflexion) l’art de dire merci et de motiver ses troupes/équipes?  Alain Graf, Directeur Scientifique et modérateur

des sessions, a conclu cette séquence en évoquant le lien entre le courage individuel et le pouvoir (et notamment le pouvoir politique en démocratie) par la lecture d’un extrait de Tocqueville. Pour le célèbre auteur de La démocratie en Amérique, un danger guette ce régime : celui de verser dans un despotisme doux, qui décourage les citoyens de toute initiative individuelle et les prive même de leur liberté de penser : “(…) il (cette forme  de despotisme) travaille volontiers à leur bonheur mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages.  Que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?”.

 

Intervention d’Antoine Armand et de Bernard Accoyer

Le Ministre Antoine Armand, haut-savoyard et très attaché à la région d’Annecy, interrogé par Pierre Oliver, Maire du 2e arrondissement de Lyon, et ancien YLE, a partagé avec les lauréats sa vision de l’engagement en insistant sur la nécessité de traiter les problèmes 𝑎̀ 𝑙𝑎 𝑟𝑎𝑐𝑖𝑛𝑒. Principe moteur pour établir des finances saines et équilibrées pour le pays. Il a également félicité les Young Leaders pour leur parcours respectifs et leur dévouement en faveur de l’intérêt général.

 

Bernard Accoyer, ancien Maire d’Annecy-le-Vieux, et ancien Président de l’Assemblée Nationale, et lui aussi très attaché au développement de la région, a incité les jeunes leaders à prendre des risques, pour reprendre le thème de cette édition… et à continuer à être moteurs de changement dans tous les domaines de la société, en multipliant les perspectives.

 

Intervention d’Alain Mérieux et “performances engagées”

En clôture du séminaire, Alain Mérieux a livré une intervention marquante, partageant les trois qualités essentielles selon lui pour réussir sa vie : la vista, l’allegria et l’envie. Avec cette philosophie, il a rappelé que partager une vision revient à briser les cloisons et à se projeter ensemble vers un objectif. Citant l’adage « Il n’y a de bon vent que pour celui qui connaît le port », il a encouragé les jeunes leaders à garder la volonté de se battre dans un monde exigeant, à valoriser le succès collectif, et à adopter un modèle de management inspiré par la bactérie, capable de s’adapter aux circonstances changeantes.

Qui dit engagement intellectuel dit aussi engagement corporel… et scénique ! Le séminaire s’est clôturé de manière plus légère avec une série de performances engagées : les Young Leaders, réunis en binômes, ont mis en scène des petits sketchs autour de thèmes donnés par le modérateur. 

LES TEMPS FORTS

 

 

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