Dans son dernier ouvrage, “Ma vie avec Mauriac” (Gallimard, 2023), l’ancien Premier Ministre dévoile les liens profonds qui l’unissent au célèbre écrivain bordelais.

Bernard Cazeneuve, né le 2 juin 1963 à Senlis (Oise), est un homme d’État français, il est Premier ministre de 2016 à 2017. Issu d’une famille d’origine pieds-noirs et d’orientation politique de gauche, Bernard Cazeneuve est membre du Parti socialiste de 1987 à 2022. Il entame une carrière de juriste à la Banque populaire, avant d’intégrer les cabinets ministériels. Sa carrière ministérielle inclut des postes tels que ministre délégué aux Affaires européennes, ministre délégué au Budget, et ministre de l’Intérieur au sein du gouvernement Valls, où il a fait face à des défis liés au terrorisme islamiste. Il a notamment été chargé de mettre en place l’état d’urgence décrété par le chef du gouvernement, à la suite des attentats du 13 novembre 2015. Après son départ de Matignon, Bernard Cazeneuve annonce en juillet 2017 qu’il reprend sa carrière d’avocat en réintégrant le cabinet d’avocats d’affaires August Debouzy à Paris, où il exerce au sein du département « contentieux, arbitrage, pénal des affaires ».

Pour le Premier Ministre, la rencontre avec l’oeuvre de Mauriac remonte à l’enfance. Très jeune, pendant les longues vacances qu’il passait dans le Valois, domaine nervalien par excellence, il s’éprend de cet écrivain inclassable. À la fois poète, journaliste et écrivain, François Mauriac est, pour Cazeneuve, un artiste multi-facettes qui deviendra, dans sa vie d’adulte un conseiller avisé en démontrant, notamment dans son Bloc Notes (compilation de ses articles de presse), que “ce qui compte en politique, c’est de chercher la juste position et de ne pas être dans le troupeau.”

Après avoir décrit l’engagement politique de Mauriac, Bernard Cazeneuve a abordé en profondeur la méthode de l’écrivain, nourrie par un sens de l’observation supérieur. Il a notamment expliqué aux membres d’Aspen comment la rencontre avec une femme meurtrière à la cour d’assise de Bordeaux, que Mauriac fréquentait de manière assidue, avait inspiré le personnage de Thérèse Desqueyroux. Enfin, Cazeneuve a décrypté un motif clé de l’oeuvre de Mauriac, celui de l’enracinement. Paradoxalement, cet attachement profond des personnages à leur terroir/territoire (celui des faubourgs de Bordeaux en l’occurrence) ne les empêche pas d’avoir, pour les lecteurs, une dimension universelle.