Dans Le wokisme serait-il un totalitarisme ?, Nathalie Heinich revient sur les origines et les intentions du wokisme, qui mènent selon elle a de graves dérives aujourd’hui en France.

Nathalie Heinich, fille d’un journaliste, a fréquenté le lycée Périer de Marseille lors de sa formation. Elle a obtenu une maîtrise en philosophie à la faculté des lettres d’Aix-en-Provence, ainsi qu’un doctorat en sociologie de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Sa thèse, soutenue en 1981 sous la direction de Pierre Bourdieu, a été suivie d’une habilitation à diriger des recherches en 1994. Actuellement, elle occupe le poste de directrice de recherche au CNRS, au sein du Centre de recherche sur les arts et le langage (CRAL) de l’EHESS. Ses travaux de recherche se concentrent principalement sur la sociologie de l’art, en mettant l’accent sur l’histoire du statut d’artiste dans les domaines des arts plastiques, de la littérature et du cinéma, ainsi que sur l’art contemporain.

Si le phénomène woke nous vient des Etats-Unis, il trouve en France un terreau tout aussi fertile. Selon l’auteur, la culture chrétienne est perméable au développement du wokisme en ce qu’elle est imbibée de la notion de culpabilité, sur laquelle le wokisme se fonde. Le lien avec les réseaux sociaux est aussi décisif. Sans les réseaux sociaux et la polarisation qu’ils favorisent, une telle propagation des idées woke n’aurait pas été possible.

Selon Nathalie Heinich, même si « ce sont toujours les fanatiques qui parlent le plus fort », la République et son idéal universaliste constituent la meilleure réponse aux affirmations identitaires radicales. L’auteure a même confié aux membres de l’Institut Aspen que, selon elle, « la France, championne de l’universalisme, est l’une des nations les mieux équipées pour résister aux dérives du wokisme ».