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Derrière la crise sanitaire, la crise de la dette est-elle (in)évitable ?

Pierre CAILLETEAU

Managing Director, Lazard

 

Jeudi 18 mars 2021, l’Institut Aspen France et EY ont eu le plaisir d’accueillir Pierre Cailleteau et Thomas Lambert, Associés-gérants au Département de conseil aux gouvernements de la Banque Lazard Frères, pour un déjeuner géopolitique par Zoom sur le thème : « Derrière la crise sanitaire, la crise de la dette est-elle (in)évitable ? ».

Pour les deux invités, la crise du Covid-19 a indéniablement replacé la question de la dette au centre du débat à la fois dans les pays riches, comme dans les pays en développement et dans les pays émergents. Pour Thomas Lambert, la réponse se trouve dans la diversité et la complexité des situations. De fait, un niveau très haut d’endettement public n’est pas forcément synonyme de catastrophe économique imminente. Dans l’histoire, on retrouve des niveaux de dette similaire notamment aux États-Unis après la seconde guerre mondiale. Pierre Cailleteau éclaire quant à lui sur la pertinence du ratio dette/PIB. Pour lui, ce n’est pas un indicateur pertinent car il n’est pas corrélé avec le risque de défaut. De fait, certains pays font défaut sans avoir de dette.Dans un second temps, la question est de savoir si la dette est viable. C’est selon lui l’indicateur le plus important car c’est le pourcentage alloué aux intérêts de la dette. Enfin, le dernier indicateur pertinent est celui de la trajectoire de la dette et sa soutenabilité.

 

Pierre Cailleteau a approché le sujet des politiques financières sous différents angles dans sa carrière : dans le secteur public, au FMI, à la Banque des Règlements Internationaux où il a participé à la création du Conseil de Stabilité Financière, et à la Banque de France ; dans le secteur privé, chez Moody’s où il a dirigé l’activité mondiale de notation des Etats, au comité exécutif d’Amundi Asset Management et chez Lazard, dans l’activité de conseil aux gouvernements.

 

Normalien et énarque de la promotion Copernic, Thomas Lambert est intervenu pour une série de mandats auprès de gouvernements de la zone euro, d’Afrique, d’Amérique latine et du Moyen-Orient. Il a commencé sa carrière au Trésor, puis rejoint la représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne, avant de prendre la direction adjointe du cabinet de Bruno Le Maire, en 2009, alors ministre des Affaires européennes. Thomas Lambert rejoint l’équipe de conseil souverain de Lazard en 2011 dont il est associé gérant depuis 2017. Depuis 2016, le banquier est également enseignant à Sciences Po.

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