Un an après l’arrivée de Joe Biden à la Maison blanche, l’institut Aspen France a invité Roger Cohen, correspondant du New Times à Paris, afin de dresser un tableau contrastant son début de mandat.

Diplômé en 1977 de Balliol College, Roger Cohen devient reporter de guerre dans les Balkans en 1990. Ses reportages sur la situation en Yougoslavie lui valent une reconnaissance professionnelle internationale. Par la suite, il occupe plusieurs postes de correspondant journalistique dans quinze pays différents. Il est actuellement du New York Times à Paris.

Le bilan de la première année de Joe Biden à la Maison Blanche sur la scène internationale est mitigé. L’isolationnisme croissant des “gendarmes du monde”, le retrait des troupes américaines d’Afghanistan, le manque de considération de ses alliés, dégrade son image à l’international… De plus, la relation transatlantique s’essouffle (à la suite de divergences notamment au Mali ou en Syrie). Enfin sur le plan stratégique, les Américains prétendent vouloir renforcer la puissance Européenne mais semblent réticents face à ce que cela suppose : soit une plus grande autonomie de l’Europe face aux grandes puissances y compris les Etats-Unis.

Roger Cohen voit dans la persistance du Trumpisme un danger pour la démocratie. Le pays connaît une crise interne profonde et se tribalise autour de la couleur de peau, du genre, et de la Constitution. 51% des Américains estiment que la réélection de Trump a été volée alors que les inégalités se creusent. Mais Roger Cohen reste optimiste quant à la capacité de se réinventer des Etats-Unis. De plus, l’élection présidentielle française d’avril 2022 montre que ce mal est généralisé et l’abandon de la classe moyenne est un facteur de défiance envers les élites. C’est exactement cela qui représente un danger pour un modèle de société basé sur la démocratie.